Depuis 2001, le Document Unique d’Évaluation des Risques Professionnels (DUERP) est obligatoire dans toutes les structures employant au moins un salarié. Cela inclut les copropriétés dès lors qu’un gardien, un employé d’immeuble ou tout autre intervenant salarié est en poste, même à temps partiel ou sur une durée limitée. Pourtant, encore aujourd’hui, de nombreux syndics ignorent ou sous-estiment cette obligation.
Rédiger un DUERP ne consiste pas à remplir un formulaire standard, mais à identifier précisément les risques liés à chaque immeuble, en fonction de sa configuration, de ses équipements, et des missions des salariés. En cas d’accident du travail, l’absence de DUERP ou sa non-conformité peut engager la responsabilité de l’employeur (le syndicat des copropriétaires), représenté par le syndic, tant sur le plan civil que pénal.
Il n’est pas rare d’entendre : « Il n’y a pas de gardien dans cet immeuble, donc pas besoin de DUERP. » Faux. Dès lors qu’un salarié de la copropriété travaille dans l’immeuble, la tenue du DUERP est obligatoire, et ce quel que soit son type de contrat ou sa durée de travail.
Cela concerne :
En résumé : dès lors qu’un salarié de la copropriété est exposé à des risques dans les parties communes, un DUERP adapté doit obligatoirement exister, quel que soit son type de contrat ou sa durée de travail.
Le DUERP n’est pas un document figé. Il doit être mis à jour au moins une fois par an, et chaque événement significatif (accident, nouveau matériel, réorganisation du poste de travail, changement climatique…) peut exiger une révision.
Voici ce qu’il doit obligatoirement contenir :
Dans le cadre des immeubles résidentiels, il est important d’intégrer des risques spécifiques au bâtiment : locaux techniques exigus, caves mal ventilées, manutention de bacs à ordures, exposition à la canicule, etc. Ce sont souvent ces risques oubliés qui posent problème lors d’un contrôle ou d’un contentieux.
Depuis 2022, le contenu du DUERP s’est enrichi de nouvelles dimensions incontournables. Parmi elles, la prévention des risques liés aux fortes chaleurs est désormais explicitement attendue. Les syndics doivent évaluer les situations où un salarié, comme un gardien, pourrait être exposé à une température excessive, notamment dans les loges sous combles ou mal ventilées. Autre nouveauté : les risques psychosociaux (RPS) doivent faire l’objet d’une analyse spécifique, en lien avec l’isolement, les incivilités ou la surcharge de travail. Enfin, les textes imposent d’intégrer dans l’évaluation les situations de violences sexistes ou sexuelles au travail, même si aucun cas n’a été signalé dans l’immeuble. Ces ajouts récents renforcent la responsabilité de l’employeur (le syndicat des copropriétaires), représenté par le syndic, et rendent impératif un DUERP régulièrement mis à jour.
Chaque action doit être datée, suivie et vérifiable : un DUERP sans plan d’action concret est considéré comme incomplet.
Face à la complexité croissante du DUERP, plusieurs outils permettent aux syndics de gagner en efficacité. Il existe tout d’abord des grilles d’évaluation sectorielles, pensées pour les métiers de proximité comme ceux des gardiens ou employés d’immeuble. Elles facilitent l’identification des risques selon les tâches réalisées : entretien, gestion des ordures, manutention, etc. Des plateformes comme l’INRS ou l’OPPBTP proposent également des modèles à jour, téléchargeables gratuitement. En complément, certains prestataires spécialisés dans la sécurité du travail en copropriété peuvent réaliser l’audit initial, ou accompagner la rédaction du document pour garantir sa conformité. Enfin, un registre de suivi peut être tenu à jour sous format Excel ou via des outils en ligne pour assurer la traçabilité des actions correctives.
La tenue numérique du DUERP n’est pas obligatoire, mais elle est aujourd’hui vivement recommandée. En plus de faciliter l’accès au document (notamment pour le conseil syndical ou le gestionnaire), la version dématérialisée permet de conserver un historique des mises à jour, d’ajouter des preuves (photos, attestations de formation, devis d’EPI…) et de partager le document avec les prestataires habilités. Cette approche s’inscrit dans une logique de gestion proactive, essentielle pour piloter efficacement les démarches de prévention. Elle devient aussi précieuse en cas d’inspection ou de litige, où l’accès rapide aux éléments du DUERP peut faire la différence. Des solutions simples existent : Google Drive, logiciels spécialisés, plateformes RH sécurisées… Le plus important reste la mise à jour régulière, quel que soit le support utilisé.
Même bien intentionnés, de nombreux syndics peinent à structurer leur démarche DUERP face à l’ampleur des textes, des responsabilités et des attentes réglementaires. Être accompagné par un prestataire spécialisé dans la sécurité au travail pour les immeubles permet de gagner en rigueur, en temps, et en sérénité. L’accompagnement peut inclure un audit initial des risques, la co-rédaction du DUERP, la définition d’un plan d’action priorisé et même des formations ou sensibilisations pour le personnel de l’immeuble. Pour les copropriétés qui n’emploient aucun salarié, le DUERP n’est pas requis. En revanche, dès qu’un salarié de la copropriété est en poste, même à temps partiel ou temporairement, un DUERP doit être établi et mis à jour. Dans tous les cas, ce soutien extérieur valorise le rôle du syndic auprès du conseil syndical et renforce sa position de garant du bon fonctionnement de l’immeuble.
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